Ça vous est
déjà arrivé. Quelques lignes d’un
courriel, un commentaire en apparence anodin lancé dans une réunion, des mots qui vous touchent exactement là où
ça fait mal. Voulu ou non de la part de l’autre, ces quelques mots deviennent une phrase assassine. Si vous êtes comme moi, ça ne prend pas
grand-chose et les symptômes apparaissent.
Dans mon cas,
c’est une douleur qui part du dos jusque dans l’épaule droite que je sens. Mon foie
qui rouspète : « Pas encore une dose d’adrénaline inutile que je vais
devoir digérer?? Tu sais l’énergie que ça me demande? »
La colère
monte et vous savez que ça ne servira à rien de répondre, que c’est probablement ce que l’autre voulait, vous
faire fâcher pour rien. Pourtant, vous ne pouvez vous en empêcher, vous sentez cette énergie dans toutes les fibres de votre
corps. La colère, dirigée contre
l’autre, mais aussi et surtout celle lancée contre vous-même : « Pourquoi
suis-je allée lire cela? Pourquoi ai-je abordé ce sujet? Pourquoi
je n’ai pas répondu? J’aurais pu dire ceci ou cela, lui clouer le bec. Pourquoi
ai-je répondu des paroles que je regrette?
Pourquoi je ne me suis pas fermé la trappe? Pourquoi ne suis-je pas
capable de laisser passer, de reconnaître que les douleurs de cette personne
sont infiniment plus profondes que les miennes? »
La colère
il y a des milliers d’années, produisait cette énergie incroyable, qui vous permettait
d’arracher votre enfant des griffes d’une hyène et de la tuer de vos propres
mains. De nos jours, votre cerveau vous le dira, ce n’est pas nécessaire. Dans bien des cas, vaut mieux se retenir de
répondre instinctivement, choisir ses batailles. Sauf que votre corps, lui, ne sait pas.
Alors, l’autre
jour, plutôt que ruminer pendant des heures, j’ai décidé d’utiliser cette
énergie. J’ai choisi de rendre ma colère utile. Dès que j’ai reconnu les symptômes,
j’ai enfilé mes chaussures de courses et je suis sortie.
Je suis
sortie courir. Courir, courir vite, en
alternant les moments de silence à écouter mon corps me remercier de lui donner
une chance de me montrer de quoi il est capable et en écoutant ceci,
et ceci **
pour
rassurer mon cœur et mon cerveau que cette course à vive allure avait une
raison d'être, que c’était bon et nécessaire.
À chaque
fois que mon pied frappait le sol, j’avais l’impression que mon sang brûlait
les toxines, que ma respiration faisait sortir le méchant, que mon corps transformait
la colère en mouvement. J’ai couru sans
m’arrêter jusqu’à ce que je sente que la colère avait complètement quitté mon corps.
J’ai
terminé fière de mes six kilomètres, obtenant sans l’avoir planifié mon
meilleur temps pour 1 et 3 km. Mais
aussi et surtout, j’ai terminé avec une impression de calme, de puissance et la
certitude que je venais de transformer la colère inutile en quelque chose
d’utile. Prendre soin de moi, continuer dans la voie que je me suis tracée, comprendre
que si je ce je deviens dérange, c’est probablement parce que je fais quelque
chose de bien.
J’avais
déjà observé que plusieurs des personnes que j’admire, celles qui accomplissent
beaucoup personnellement et professionnellement, disent que l’exercice fait partie
de leur routine. Je m’étais toujours demandé comment ils arrivaient à intégrer
cela dans leur vie. Maintenant, je
comprends que c’est parce qu’ils
prennent le temps de faire de l’exercice qu’ils arrivent à accomplir autant.
** Ben oui, je le sais, j'ai des goûts musicaux hétéroclites, mais je m'assume.
Oui, le corps a besoin de courir. Mais bien souvent la tête en a besoin autant, sinon plus. C'est dommage que ce soit aussi souvent la tête qui nous "empêche" de le faire ! C'est un drôle de cercle !
RépondreSupprimerOui, tu as raison, courir fait du bien au cœur et à la tête, je pense malgré tout que c'est en partie parce que le corps est apaisé.
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